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L’ILLUSTRE MAURIN

Et il bâilla plusieurs fois, péniblement.

Dans l’agonie, il arrive, avant les dernières convulsions, que le mourant fait un geste d’habitude, prononce une parole accoutumée… Quand il fut en agonie, Victorin mit sa main gauche sur sa main droite et sur sa main gauche sa joue. Il dormait ainsi, comme dorment les bons chiens, la tête sur leurs pattes croisées ; et comme il avait, toute sa vie, vu ses idées devenues des personnes, il vit la mort et l’interpella :

— O vé ! tu es toi ! dit-il. Mort ? je t’attendais ! mais coquin de sort ! tu n’es pas jolie, jolie !… Zou ! finis-moi vite !

L’homme était fort. L’agonie dura une heure encore. En mourant il n’eut plus qu’un seul mot :

— Parlo-Soulet ?

— Oui !

— Parlo-mi !…

Et il expira.