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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXIV


Comment Parlo-Soulet comprend les droits de l’homme et où l’on verra qu’il ignorait les plus simples rouages de la machine sociale, bien qu’il eût figuré dans maintes réunions électorales et voté pour la sociale à la suite de son Roi ou, si l’on veut, de son ami Maurin.


Dès que Victorin fut mort, Parlo-Soulet alluma des chandelles et s’assit près de lui.

Un chasseur passa devant sa porte. Il l’appela, lui offrit à boire et le pria de faire prévenir, si cela se pouvait, son fils et Maurin d’avoir à le rejoindre le lendemain vers midi à Roquebrune, puisqu’ils n’avaient sans doute pas reçu son premier message.

Quand vint la nuit il se coucha sur de vieux sacs jetés à terre, et près de lui dormirent les deux chiens, Pan-pan et César.

Le lendemain matin, avant jour, il mit le cheval, nommé Loubùou (le bœuf), à la charrette toute bleue, peinte de neuf, attela le petit âne en flèche, s’assit sur le brancard, la pipe à la bouche, et hue, Loubùou ! La charrette grinçante s’ébranla…

Sur la charrette, Parlo-Soulet avait jeté la limousine toute neuve de son frère, et, par les durs chemins de montagne, le lourd véhicule, cahotant et grinçant, allait se soulevant sur le dos des roches, comme un bateau sur la vague, pour retomber dans les creux.