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Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/231

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L’ILLUSTRE MAURIN

Firmin, le fils de Parlo-Soulet, parut enfin, quand tout était terminé.

Le père serra la main du fils, sans rien dire, et les trois hommes reprirent ensemble le chemin des Cabanes-Vieilles.

Ils s’arrêtèrent à mi-chemin pour faire manger les bêtes ; et pour eux, s’étant assis à terre, ils dévorèrent les provisions du carnier et celles que contenait le caisson de la charrette, puis ils repartirent.

Les bruyères, les romarins, les cystes, les chênes-lièges et les pins chantaient autour d’eux, puissants de rêve, de vie et d’amour. Les trois hommes parlaient de chasse. Trois chiens, autour d’eux, çà et là couraient, s’amusant à arrêter un lapin sous une touffe de thym ou à faire des bonds derrière un lièvre imaginaire.

Maintenant les trois hommes se taisaient. Ils gardèrent leur grand silence pendant plus d’une heure chacun roulant ses pensées. Puis tout à coup Pastouré le fils dit paisiblement :

— Si c’était un effet de vos consentements (de celui de mon père et du vôtre, monsieur Maurin), volontiers de votre fille je ferais ma femme.

— Si elle te veut, ça ira… dit Maurin.

— Qu’elle me voudra, je le pense. Je crois l’avoir compris l’autre jour, à l’enterrement de sa grand’mère où cependant je la vis pour la première et seulette fois.

Ainsi parla le fils Pastouré, et alors, tout de suite, quelque chose de gai et de salubre, qui faisait oublier la mort, entra dans le cœur des trois hommes qui continuèrent à marcher en se taisant.