Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XXXV


Qui révèle un genre de chasse inédit, et où l’on verra Parlo-Soulet avouer qu’il a besoin de parler.


— Et comment souperons-nous ? demanda Maurin.

— Du pain, dit Saulnier, j’en fais provision toutes les semaines. J’en ai pour trois jours encore. Nous ne mangerons pas tout.

Il prit sur une planche, suspendue en étagère au plafond par quatre cordelettes, deux énormes pains d’Aix, de véritables pavés.

Maurin, les ayant touchés :

— Il me semble un peu dur, ton pain !

— Dame ! par ces chaleurs sèches !

— Jamais tu n’auras couteau assez solide pour l’entamer.

— Oh ! j’ai la massette, dit Saulnier.

Il déposa les deux pains sur la marche du seuil qui était en pierre de taille et saisit sa massette.

— Et moi, dit le mousquetaire, qui croyais que tu ne cassais jamais que des cailloux !

— Sur des cailloux ou sur des miches, c’est toujours sur mon pain que je frappe, dit Saulnier ; mais je vous montrerai tout à l’heure à tous les deux quelque chose de plus curieux.