courtes qui léchaient, mordaient et mâchaient les broussailles enchevêtrées, desséchées par tout un mois caniculaire.
— Que faire, Sandri ?
— Essayons d’éteindre !
— Que diable veux-tu éteindre ? puisque je te dis qu’il y a deux foyers ! Le soleil a préparé la besogne de ce gredin. Tout cela va flamber comme du papier. Vois, vois, par ici ! ça part !
— Montons sur ce rocher !
— Impossible !… Sur cet arbre ?
Un grand pin était là, les branches taillées en échelons par quelque chasseur. Posant carabine et gibebière, Sandri y grimpa.
— Trois foyers, trois ! cria-t-il du haut de son observatoire. Et rien à faire ! ils sont allumés à des distances de cent, de deux cents mètres devant moi.
— Que faire, Sandri ?
— À la maison forestière ! Préviens les forestiers, fais jouer les sémaphores, les télégraphes… Je vais te suivre, je te suis, mais cette fois, du moins, nous en tenons un, de ces incendiaires de malheur ! Ah ! misère de misère ! acheva Sandri en sautant à terre. Filons à présent, mais il faut que, de mes yeux, je le voie en train de faire sa jolie besogne, ce bandit du diable… et alors !…
— Sandri, dit l’autre gendarme, tout bien réfléchi les sémaphores, crois-moi, ont déjà aperçu la fumée. Il me faudrait plus d’une heure et demie pour gagner la maison forestière. Le secours est déjà peut-être demandé. Veillons sur place, cela vaut mieux : et essayons d’éteindre.