Et ce jour-là même, ô Maurin, en arrivant au monde, je me pensai comme ça en moi-même :
« C’est bien assez d’avoir une mère : Pastouré mon ami, tu ne prendras jamais femme ! »
— Mais… tu t’es marié pourtant ?
— Oui, dit Pastouré, et c’est pourquoi je peux parler en savant du malheur que cela est. Le mariage est un chemin où l’on se casse le nez. Et c’est pourquoi je dis à mon ami Mŏourin : « Ne passe pas par là, que j’en viens ! » — À bon entendeur salut ! Je te dis ce que je dois dire. Agis comme il te plaira. Si je ne te fais pas assez lumière, allume ton fanal. Si mes paroles sont dures, casse-les, tu y trouveras la bonne amande… Et à présent, tu as assez fumé ma pipe… rends-la moi. Maurin, qui riait gravement, lui rendit sa pipe.
— Té, lui dit Pastouré, connais-tu l’histoire des Merlates ?
— Conte-la moi, si tu as les jambes encore trop molles pour remonter au dehors.
— Molles comme des pattes de poulpe mort, dit Pastouré. Et volontiers encore un peu de temps je tiendrai compagnie à la Vérité, dans le puits.