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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE IV


Maurin fait deux visites dont il retire grand contentement.


Maurin savait maintenant, par les bavardages de Saulnier, que dans le cœur de Tonia il tenait plus de place qu’il n’aurait cru.

Pendant huit jours il y pensa joyeusement et finit un beau matin par se rendre à la maison forestière… Il avait pris une résolution dont il s’étonnait lui-même…

— Grand Dieu ! s’écria Tonia. Quand je pense que je t’avais cru mort !… C’est égal, va bien qu’il n’est pas là, mon père !

— Eh ! dit Maurin, à cette heure où de la loi je n’ai plus rien à craindre, que craindrais-je de ton père ?

Elle s’approcha de Maurin, posa une main sur chacune de ses épaules et lui mit ses yeux dans les yeux. Beaucoup plus petite que lui, elle était obligée de lever son visage et il la voyait bien ainsi, et comme sa poitrine battait la chamade !

Elle le regardait amoureusement et ses yeux s’emplirent d’eau brillante.

— Tu pleures ? fit-il. Réjouis-toi, au contraire.

— La joie aussi fait pleurer, dit-elle. Je vois bien que je t’aime, mon pauvre Maurin… Veux-tu boire et manger ?… Et si mon père vient, vous vous expliquerez.