I
Quel est donc celui-ci, dont la mort fait du jour ?
C’est un Lutteur armé de lumière et d’amour,
Un athlète dont l’âme est forte et la voix douce,
Un grand qui ne sut pas de quel geste on repousse,
Un divin qui disait : « Venez plus près de moi.
Prenez mon cœur : mangez et croissez ! — Ayez foi,
Et vous saurez ! — Luttez : vous aurez la victoire ! »
… grand faiseur de jour, d’amour, d’espoir, de gloire.
Toi qu’on voit triompher par-dessus les vainqueurs.
Tu vis autant de fois que nous avons de cœurs,
Nous tous, Paris ; nous tous, la Patrie et le Monde !
Puissant générateur, dont la mort est féconde,
Victor Hugo ! ta mort de lutteur obstiné
Sur ta vie éclatante hier a rayonné,
Et l’Univers, les yeux tout éblouis, contemple —
Dans ta vie et ta mort — la Beauté de l’Exemple !
Car, soixante ans durant, tu t’es, de bon matin,
Levé pour le labeur, ô Dompteur du destin !
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Où nous puisons toujours joie et courage à vivre ;