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MAURIN DES MAURES

demeure ont permis aux habitants du quartier et des communes environnantes de fêter saint Estrôpi dans la chapelle comme aussi sur la terrasse où s’installent quatre ou cinq roulottes de forains, vire-vire, tir à l’arbalète, jeux de massacre, etc. Et dans la chapelle un curé du voisinage vient dire la messe.

« J’étais invité, il y a huit jours, à ces réjouissances ; j’y allai.

« Malheureusement, une pluie légère ayant commencé, la veille de Sant-Estrôpi, à asperger nos routes, personne, sauf le curé, ne se rendit à la messe.

« Seuls les châtelains — au nombre de trois — leurs trois fermiers et votre serviteur, y assistèrent. Nous étions sept, neuf en comptant le curé et le petit garçon qui tenait la clochette et répliquait amen aux bons endroits.

« Vous voyez d’ici la vieille chapelle délabrée, aux murs nus, et dont la haute et large porte fut fermée à cause du vent… Dès que la pluie avait cessé, un vent assez fort s’était élevé.

« À l’évangile, M. le curé, vêtu de ses plus beaux ornements, se tourna vers nous et dit :

— « Mes très chers frères,

« Tous les ans, à pareille époque, nous fêtons notre grand saint. Seulement, les autres années, cette fête, célèbre dans toute notre contrée, attire ici tout un peuple de fidèles, jaloux d’honorer notre saint selon ses mérites. Or, aujourd’hui, vous êtes venus en bien petit nombre. »

« Je le crois bien, s’interrompit M. Cabissol, j’étais seul ; les autres assistants appartenaient au domaine de Sant-Estrôpi. Nous, les étrangers du dehors, nous étions un : moi ! Et le curé poursuivit :