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MAURIN DES MAURES

pourrait me prendre le cœur ? dit-elle. Et s’il m’avait pris le cœur, de quel droit diriez-vous que ce n’est rien ?

— Allons, allons, fit Orsini, d’un air de bonhomie, tout va bien. Tu as raison. Ne parlons plus de cela.

Il connaissait sa fille et ses âpres fiertés de race. La seule façon de la calmer était de lui dire ce mot : « Tu as raison. »

Elle se calma en effet.

— Prépare les verres. On va trinquer à votre bon avenir. Appelle ton camarade, ami Sandri.

Ils scellèrent les fiançailles, le verre en main. Mais Sandri n’était pas satisfait. Peut-être avait-il perdu, dans le cœur de Tonia, le terrain que semblait lui faire gagner son titre de fiancé.

Il demeura jaloux et profondément tourmenté.