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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XVII


Comment M. Labarterie fut conduit par Maurin à la chasse aux merles, et comment M. Cabissol fut entraîné à conter, lui aussi, une galégeade.


Le dîner fut joyeux comme tout repas de chasseurs. Le menu était simple et substantiel, par recommandation du préfet. Pastouré, bien entendu, ne desserra les dents que pour manger. Jusqu’au dessert, Maurin l’imita, bien que, de temps à autre, M. Désorty lui adressât la parole avec beaucoup de simplicité et de sympathie.

— Voilà de fameuses pintades, hein, Maurin ? Voilà un excellent petit vin ?…

Mais Maurin hochait la tête sans rien dire ; Maurin mangeait et buvait ferme, sans souffler mot. Et Pastouré riait dans sa barbe.

Un des convives, le général X…, Provençal d’origine et fils d’un bottier de village (détail connu), prononça au milieu de la conversation, une phrase banale, celle-ci à peu près :

— L’évolution, tant que vous voudrez, mais plus de révolution ! Les révolutions sont des moyens du passé.

Maurin crut que la République était en péril :

— Pourtant, dit-il, sans la révolution (et il répéta : sans la révolution), les savetiers ne deviendraient pas généraux !