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MAURIN DES MAURES

il me prené pour un oisò !… Il faut vous dire qu’il ne m’avait pas vu ; il m’avait entendu seulement… Voyez-vous, en faisant le merle, on attire toutes les bêtes à son entour !

Et il regardait les têtes qui l’entouraient.

Cette dernière histoire était authentique, mais Maurin sentait ce qu’on se donnait de ridicule quand on la croyait véritable, parce qu’il comprenait ce qu’elle avait d’invraisemblable. Alors il la racontait de façon à justifier tous les doutes qu’il trouvait naturels, et dont il se moquait pourtant à part lui.

— Ont-ils de l’esprit, ces Provençaux ! dit le préfet qui pénétrait tout cela et qui riait comme un fou, en bon Parisien.

Pendant ce temps, les lèvres muettes de Pastouré remuaient imperceptiblement — très vite, mais ce qu’il se disait, nous ne le saurons jamais.