Page:Aicard - Maurin des Maures, 1908.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XX


Le gendarme Sandri établit l’orthographe du mot pennes.


Quelques semaines se passèrent.

L’indulgence des pouvoirs publics pour Maurin, le pardon qui lui avait été accordé pour l’enlèvement des chevaux, sa morgue envers les gendarmes après l’arrestation de l’un des trois évadés, l’honneur qu’il avait eu d’être félicité publiquement par le préfet, devant la tombe de Crouzillat, en un mot tous les succès de Maurin n’étaient pas pour calmer l’irritation, la rancune et les jalousies de Sandri, le gendarme aux pommettes roses.

Mais il fallait bien laisser le braconnier tranquille jusqu’à nouvel ordre.

Il est bon de se rappeler qu’en Provence, on nomme braconnier tout chasseur passionné qui fait métier de la chasse, même s’il n’enfreint aucune des lois qui la régissent.

Sandri n’avait plus aucune raison avouable de pourchasser Maurin. Il lui eût fallu, pour se remettre aux trousses du roi des Maures, vu la protection dont l’entourait l’autorité préfectorale, mieux qu’un prétexte : un motif bien caractérisé. Ce motif, il résolut de le faire naître, et il alla trouver Célestin Grondard…

Tant que Maurin serait libre, le fiancé de la Corsoise redouterait un rival possible. Il eût voulu le déshonorer,