beau, quand vous serez des bourgeois ! Ça me promet une jolie France !
Maurin avait débité ce discours au milieu de la stupeur de la foule amassée, qui, lorsqu’il se tut, se disloqua en grand désordre, criant sus au sacrilège, à l’insulteur public !
— Qu’est-ce qui lui prend donc à ce Maurin ! un si brave homme, pechère ! Le soleil l’aura rendu fou !
Pastouré n’eut qu’un mot :
— C’est envoyé ! fit-il.
Et il se tint aux côtés de Maurin, prêt à le défendre.
Les dévotes, bien entendu, étaient les plus animées.
Une cérémonie publique, permise par le maire, était troublée.
Les citoyens inoffensifs et le prêtre avaient été bafoués. Il fallait sévir, dresser contre Maurin un maître procès-verbal.
Le roi des Maures ne trouva que peu de défenseurs, ayant attaqué tout le monde sans distinction, ce qui est d’une déplorable politique.
Le garde de la commune s’avança, escortant l’adjoint chargé de la police.
— Allons ! dit l’adjoint à Maurin, retirez-vous !
L’adjoint, républicain et libre penseur, se montrait clément.
— Arrêtez-le, ce Maurin ! cria une voix.
— Qu’on me touche ! fit Maurin.
L’adjoint crut devoir faire l’important. La révolte d’un contribuable éveillait en lui le Napoléon endormi dans le cœur de tout citoyen français.
— Ne nous forcez pas à sévir, dit-il avec majesté ; vous troublez l’ordre public.