— Se présentera-t-il ? Il est dangereux ; beaucoup se tromperont sur son compte. Il a gardé de nombreux amis parmi les pauvres gens, sans faire grand’chose pour eux. Il donne des fontaines Wallace aux communes. Il a l’égoïsme habile. Il nous roulera.
— Non, fit Maurin, Je te lui ai mis dans les pattes une jolie petite ficelle rouge et il est tombé sur le nez !
— Vous parlez, Maurin, comme un rébus, dit Cabissol.
— Rébus ? Encore un citoyen que je connais pas, répliqua Maurin. Il n’est pas d’ici ?
— Quelle ficelle avez-vous mis dans les pattes de notre sanglier couronné ?
Inimitable en sa drôlerie, convaincu et gouailleur, Maurin prononça :
— Je te vous l’ai décoré !
M. Cabissol se demanda si Maurin perdait la tête. La folie des grandeurs l’avait-elle mordu ? Prenait-il au sérieux son titre de roi des Maures ?
— Il n’y a rien à dire là contre, poursuivit Maurin ; ce blanc a été roi des nègres. Et, décorés, tous les rois le sont.
— Le diable m’emporte si je vous comprends. Quelle farce lui avez-vous jouée ?
— Aucune, dit Maurin ; mais j’ai pensé qu’être député ça ne serait pour lui qu’une manière de se faire honneur… et que preutrêtre, alors, il aimerait mieux la croix — qui lui donnerait moins de travail. Et, — acheva-t-il simplement, — je la lui ai promise.
— Parbleu ! dit Cabissol en riant à gorge déployée, si cela ne dépendait que de moi, il l’aurait, ne fût-ce que pour que, en qualité de roi des Maures, vous ayez décoré