CHAPITRE XLIII
Tonia semblait tenir parole et ne plus vouloir rencontrer Maurin.
Il avait beau rôder aux environs des forêts domaniales du Don, il ne l’apercevait jamais.
Cette disparition, habileté ou dédain, n’était pas pour apaiser le violent chasseur. Ce qu’il avait eu de la Corsoise excitait en lui, avec l’espérance, une force de désir toute nouvelle.
Le don Juan des Maures n’avait pas l’habitude de tant attendre. Le pirate sarrasin qu’il était, le sylvain primitif, retrouvait facilement d’ordinaire les chrétiennes ou les nymphes qui vaguent par les forêts.
Maurin pensait donc à Tonia plus que de raison, si bien qu’un jour il s’aventura très proche de la maison forestière.
À travers la fenêtre de la salle d’en bas, où elle était avec son père, elle le vit et, sortant sous un prétexte, courut à lui :
— Je ne veux pourtant pas qu’il t’arrive malheur : va-t’en ! dit-elle, je ne me suis montrée que pour te dire de t’en aller. Mon père peut nous voir causant