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Page:Aicard - Maurin des Maures, 1908.djvu/372

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MAURIN DES MAURES

— Il n’y a, dit-il, que la courroie de bonne. Changeons tout de même l’amorce. Je tirerai à mon chapeau pour voir l’effet ! C’est égal, j’aurais dû prendre mon fusil à système !… jamais plus je n’en aurai d’autre.

Consciencieusement, il introduisit dans la cheminée une fine paille, la retira, s’assura que la poudre se présentait à la lumière, coiffa la cheminée d’une amorce neuve.

— Encore dix pas pour arriver au puits. C’est ça, si je voyais ici encore un gibier !… Té ! Vé !

Hercule était immobile, le cou tendu.

Le redressement de la base des oreilles du griffon disait : lièvre !

Cette fois, Maurin eut envie de laisser son chien à l’arrêt et de courir chercher son vrai fusil. « Bah ! celui-ci ne ratera pas trois fois de suite, peut-être ! » Il posa à terre sa cruche, regarda la capsule, la retira, en mit une autre qu’il assura fortement sous le chien poussé de la paume, tout cela sans perdre de vue Hercule ni, devant le nez d’Hercule, une certaine touffe de nasque très épaisse et qui avait grandi, enchevêtrée à une touffe de gineste, contre le mur du puits.

À ce moment le lièvre déboula, énorme, en plein découvert ; Maurin le visait. Pour Maurin, lièvre visé était lièvre mort…

— Je l’ai au carnier ! pensait-il…

Il attendait la bonne distance… Vingt-cinq pas… Il presse la détente… Cra ! Coup raté. « Ouah ! ouah ! » fît Hercule au comble de l’indignation et de la colère.

Alors Maurin, le grand chasseur, saisi lui aussi d’une colère sans nom, Maurin exaspéré, furieux, hors de lui, Maurin le roi des Maures, prit son vieux fusil par le