Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/155

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auraient ri en le regardant. Enfin tout change, c’est le siècle !

Maître Augias alluma sa pipe et répéta cette expression populaire des paysans de là-bas quand ils se plaignent des malheurs du temps : « C’est le siècle ! »

Les prétentions de son ancien valet déplaisaient à Augias ; il bavardait pour se donner le temps de chercher en sa tête un moyen sinon d’écarter, au moins d’ajourner la demande de ce Martégas.

— Je ne crains pas les coups de pied, moi, ni les coups de corne, dit Martégas. Et je prendrai bien le cheval !

— Tu le prendras ? dit le bayle souriant, tu le prendras… s’il veut se laisser prendre. C’est un oiseau ; il a des ailes. Et pour le glissement entre les mains, c’est une anguille. Pour tout le reste, un diable.

— Je le prendrai, moi ! dit Martégas. Quand peut-on ?

— Ah ! voilà, mon homme ! dit le bayle