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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/154

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obéir, mais, pour dire la vérité, cela m’ennuie. Le cheval est beau, magnifique. Les poulains qui viendraient de lui nous auraient fait une manade de princes. Je sais bien que l’animal est aussi difficile et dangereux qu’il est beau. Il attaque souvent les autres bêtes, de lui-même, comme sans motif, et parfois il semble en vouloir aux gardians, — mais le métier de gardian est un métier terrible, chacun le sait, un métier de soldat. Le métier veut qu’on souffre. Toujours à cheval, la lance au poing. Dormir en selle, combattre les taureaux, être sans cesse exposé aux coups de corne et aux ruades. Quand on se plaint de ces périls-là, on se fait vacher, ou berger de brebis, coquin de bon sort ! Ah ! de mon temps, un qui aurait grogné pour une chute de cheval ou pour un coup de pied de bête, même reçu en pleine figure, on ne l’aurait, ma foi de Dieu, plus regardé ! Les gardians se seraient détournés de lui et les filles