Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/195

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longues, et noires comme du charbon. Sous le poil, toute sa peau était noire aussi, noire comme la nuit. C’était une bête d’enfer. Il avait eu des petits qui ne lui ressemblèrent pas. Et maintenant, voilà que celui-ci, fils de ses fils, se trouvait, disait-on, ressembler à son bisaïeul, trait pour trait, au physique et au moral, méchanceté comprise.

Était-ce bien de la méchanceté ? N’était-ce pas plutôt la colère de l’étranger retenu malgré lui dans un pays longtemps ennemi ? Une rancune de Sarrasin, fils de ceux que si longtemps, disait Augias, Aigues-Mortes et la Camargue avaient combattus, comme en fait foi l’église crénelée des Saintes !

L’histoire était vraie. L’ancêtre du cheval que maître Augias offrait à Pastorel était un des Syriens rapportés d’Orient par Lamartine, qui, dans l’histoire contée par Augias, devenait un roi. A ce roi des poètes, le cheval syrien avait été offert par un