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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/196

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autre roi, un prince arabe, un émir des grands déserts libres. Ce cheval s’étant blessé un pied, pendant la traversée, de riches Marseillais, amis du grand poète, avaient offert de le garder jusqu’à ce qu’il fût guéri. Et plus tard, quand on voulut le lui rendre, le prince des poètes, royalement généreux, avait répondu : « Puisqu’il est guéri et si beau, gardez-le. »

Redevenu sauvage dans le delta du Rhône, qui sans doute lui rappelait son pays natal pour le lui faire obscurément regretter, le cheval syrien était mort révolté. Il revivait après un demi-siècle, et refusait par tous les moyens, en victorieux, l’humiliation de la selle. C’était le Sultan.

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