Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/209

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Sournoisement, la petite fille comparait Pastorel à Martégas, et souriait, contente.

Les saladelles violacées s’étendaient devant eux comme un réseau frêle à travers lequel on voyait la terre grise, parfois l’argile et parfois le sable çà et là blancs de sel.

De loin en loin, des touffes de tamaris qui semblaient des bouffées de fumée d’un vert pâle, un peu rosée, tant sont fines feuilles et fleurs. Puis, une roubine ou un fossé à traverser. On lâchait la bride aux chevaux qui, à leur gré, sautent les fossés ou y descendent, la tête au fond, la croupe en l’air, par des sentiers qu’ils connaissent pour les avoir fréquentés au temps de leur enfance sauvage et libre. Aussi loin que la vue s’étend, la plaine plate, l’île à peine élevée au-dessus du niveau de la mer, de la mer qu’on devine là-bas, vers le sud, à la couleur du ciel qui se colore imperceptiblement des transparentes buées sans cesse exhalées des eaux. Au nord, le feston estompé