Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/214

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troupeau, dont plusieurs bêtes étaient à demi familières. Celles-ci, Martégas les reconnaissait à leur allure ; il les approchait, les flattait, les mettait en confiance. Et comme c’étaient elles qui, le plus souvent, menaient les autres, la manade entière restait là, en attente.

A ce moment Martégas était arrivé à quelques pas de Sultan. Sultan regardait, la tête haute, immobile, les gardians qui cernaient la manade. La manade tout à coup se resserra un peu autour de l’étalon. Il ne bougea pas. Martégas, pour le tromper, s’éloigna de lui, puis tourna de manière à aller sur lui de face…. Sultan le laissa approcher, puis marcha vers l’ennemi. Martégas prépara son lasso…. On vit le séden onduler en l’air… mais le diabolique cheval avait fait une brusque volte-face et, d’un coup de pied médité, il frappait l’homme à la cuisse ; aussitôt il détala, au trot.