Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une immense coupe ovale aux parois de laquelle s’agitaient sur place des myriades de fourmis grimpantes.

Le fond était à peu près libre ; c’était l’arène que traversaient des gamins, des jeunes hommes impatients de la lutte. De ce cratère gigantesque dans lequel les rayons du soleil tombaient en pluie de feu, et que coupait par moitié une grande ombre oblique, montait un bourdonnement de mer roulant des galets. Chacun parlait, criait, riait, et tous ces rires, tous ces cris, tous ces appels divers se fondaient en une rumeur unique, comme des milliers de fils disparates se trament en une étoffe uniforme. Çà et là un fil rompu hérisse la trame ; un appel, un cri strident se détachaient de la rumeur. C’était encore comme un bourdonnement de cuve bouillonnante.

Tous ceux des spectateurs qui avaient pu, s’étaient assis du côté de l’ombre. Cette