Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/7

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forte palpiter dans la chapelle, c’est-à-dire dans l’entre-bâillement des fichus aux plis innombrables, qui laissent voir un peu de la poitrine nue sur laquelle brille la croix d’or suspendue à la chaînette des grand’mères.

Zanette vivait à la ferme de la Sirène, bien tranquille à soigner ses poules, ses lapins, auprès de son père, maître Augias, le bayle. À l’ordinaire elle allait en Arles tous les dimanches.

Et bien souvent, assise au bord du Petit Rhône, seule, sous les saules et les aubes, elle rêvait en regardant l’eau, l’eau qui s’en allait vers la mer, vers la mer si grande, où des bateaux vont et viennent, comme des bêtes de rêve, comme de grands oiseaux aux ailes blanches…. Un songe d’inconnu accompagnait toujours Zanette. Ses beaux seize ans espéraient.

…N’est-ce pas qu’elle porte un joli nom, la ferme de la Sirène ? La Sirène (la Sereno)