Aller au contenu

Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

si vous interrogez les paysans, ils vous le diront, est un oiseau de passage, qui jamais ne s’arrête chez nous, et qui traverse seulement notre ciel, très haut. Quelquefois, le laboureur, en novembre, arrête son attelage, parce qu’il a entendu une harmonie lointaine, confuse, comme un son prolongé de viole ou de mandoline….

Et il écoute, en rêvant….

Ce sont les sirènes qui passent là-haut, tout là-haut. Elles sont plus petites que des tourterelles et leurs plumes miroitantes ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On ne sait pas si la musique qu’elles font sort de leur gosier ou vient simplement de le vibration de leurs ailes. On croit plutôt que leur vol est harmonieux. Leur voix y ajoute une seule note qui, de temps en temps, scande et domine la mélodie des ailes…. Un jour, dit-on, comme on venait à peine de construire le château et sa ferme, une sirène un instant se posa sur le bouquet de