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III


 
Allons, maître, prends-moi des moëllons, du ciment !
Car un mur bien bâti dure éternellement !
Tu dois fonder avec de la chaux et du sable,
Et surtout employer la pierre impérissable.
La mer t’avait menti, Michel-Ange a raison.
Ouvrier, fais des plans, construis une maison ;
Bien… Décore à loisir la façade… À merveille !
Travaille ; fais plus belle et plus grande Marseille,
Fais ; ajoute une ville à l’ancienne cité,
Et bâtis en maçon ton immortalité !


IV



Or, à Toulon, un jour, sous un soleil attique,
Bâtissant un balcon au-dessus d’un portique,
En face de la rade, au midi, sur le quai,
Juste à ce point plus large où le blé débarqué
S’entasse, se mesure et s’emporte à dos d’homme,
Sous leurs sacs, faits plutôt pour des bêtes de somme,
Comme les portefaix, reins courbés, douloureux,
Soutenaient le sac lourd d’une main, derrière eux,
Et de l’autre faisaient de l’ombre sur leur face
Que les rayons aigus forçaient à la grimace,