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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/133

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les bons soldats et prépare les grandes nations !

Les principes que Fénelon voulait inspirer au duc de Bourgogne, Vauban tenta de les donner au roi lui-même. Ce fut une illusion, sans doute, mais l’illusion d’une belle âme ; celles-là ne sont jamais perdues pour l’humanité !

Le courtisan Saint-Simon a honoré Vauban du nom de patriote, mot alors nouveau, et qu’on ne trouve qu’une fois dans ses mémoires[1]. Le grand seigneur oublie ses cordons et ses titres pour parler avec amour d’une vertu dont la nouveauté le surprend. L’éloge lui est arraché par l’admiration, et cette admiration est tellement involontaire qu’il s’étonne lui-même de tracer un panégyrique et qu’il en demande pardon à son lecteur. Pour se justifier, il proteste qu’il n’a jamais eu avec Vauban ni avec aucun de ses amis la liaison la plus légère. « Il ajoute que tout ce qu’il va dire est appuyé sur des faits et sur une

  1. Tome V, pag. 284.