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temps à venir : c’est le lien des deux époques ; la voix des pères qui se fait entendre aux enfants et qui leur prépare un bonheur ignoré du présent. Ces trois hommes qui s’occupèrent de la fortune du peuple dans un temps où la politique ne s’occupait que de la fortune des grands, c’est Fénelon, Vauban et Boisguilbert.

Déjà nous avons signalé le Télémaque comme un livre de haute politique emprunté à une législation réelle. Nous avons dit comment les yeux de Fénelon, fatigué des fausses grandeurs de son siècle, s’étaient tournés avec amour vers ce roi qui fut le père de son peuple, vers ce ministre qui fut l’ami de son roi. Certes, il y avait plus que du courage, il y avait du dévouement à choisir Henri IV et Sully pour modèles en présence de Colbert et de Louis XIV ! chose singulière ! Fénelon adressait son livre aux rois, et il ne fut compris que des peuples. Son effet le plus puissant fut d’inspirer le goût de l’agriculture et de relever aux yeux de la France le noble métier du labourage, qui, suivant l’expression de Sully, fait