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trente ans vieillissent une science. Que sont devenus les systèmes célèbres qui hier encore régnaient sur le monde savant ? Newton n’est plus le dieu de la lumière ; Franklin a perdu le sceptre de l’électricité, et Lavoisier celui de la chimie. Un fait nouveau suffit pour détruire les plus sublimes théories. Heureuse fluctuation, mouvement sublime, où chaque chute est un progrès et chaque destruction une lumière !

Voyez la chimie ! que d’expériences ingénieuses, que de découvertes inouïes ! Comme elle est riche pour le pauvre, comme elle est prodigue pour le riche ! Les anciens alchimistes voulaient composer de l’or, et ce secret, s’ils l’avaient découvert, aurait appauvri le monde ; la science nouvelle ne veut qu’étudier la nature, et cette étude lui révèle des formules qui sont la fortune des peuples. C’est une fée plus puissante, plus éblouissante que celles des Mille et une Nuits. Ses découvertes sont des créations, ses jeux sont des merveilles ; elle a des chars qui roulent sans coursiers, des vaisseaux qui voguent sans voiles ! elle fait le diamant avec du charbon, le sucre avec du charbon, de l’eau,