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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/249

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juste. Ses études médicales embrassent toute la nature. Le premier il reconnut que chaque saison apporte ses maladies, et que les airs, les eaux et les lieux exercent de puissantes influences sur le physique et le moral de l’homme. Le petit traité où il développe cette pensée n’a que vingt pages, mais ces vingt pages ont enfanté des milliers de volumes. Là, chaque ligne est un fait, et chaque fait une lumière ; la philosophie et la politique s’y instruisent comme la médecine. Bernardin de Saint-Pierre y a trouvé des harmonies, Buffon des vues larges et nouvelles, Montesquieu l’idée fondamentale d’un chapitre de l’Esprit des lois, et le système de Herder sur la philosophie de l’histoire en est sorti tout entier !

Mais Hippocrate n’est pas seulement l’homme de la science, il est l’homme de l’humanité. Ses ouvrages sont empreints d’un sentiment évangélique qui rappelle quelquefois les doctrines de Socrate dont il fut contemporain. Il ordonnait à ses disciples de guérir gratuitement les pauvres et les étrangers. Il leur disait : Plus vous aimerez les