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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/256

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Ses doctrines philosophiques décèlent la même hauteur de pensée que ses doctrines médicales. Il avait réduit la machine humaine à vingt et un tissus doués chacun d’une organisation et d’une vitalité différente ; mais toutes ces vitalités étaient soumises à l’action supérieure de l’âme ; il croyait à cette action, indépendante du corps, et une pareille croyance dans un homme qui avait tant et si bien étudié la matière mérite qu’on s’y arrête. C’est là sans doute la cause première de sa grande supériorité sur tous les médecins athées ou matérialistes de notre siècle. En effet, le médecin athée ne saurait jamais acquérir qu’une science incomplète. Il n’étudie de l’homme que son corps, l’action de l’âme lui est inconnue. Son art ne lui apprend ni à la combattre lorsqu’elle est trop énergique ; ni à s’en aider lorsqu’elle pourrait le secourir ; il n’y croit pas. Ainsi l’athée ne voit que la matière ; il abaisse l’homme et la science, et il en résulte que la médecine, cette haute philosophie qui embrasse à la fois l’étude du corps et de l’âme, n’est en effet pour le médecin matérialiste que l’art vétérinaire appliqué à un animal un peu