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d’une chaîne mystérieuse dans les cent mille shlokas ou distiques du Mahabarata (ou de l’Iliade hindoustanique) et du Ramayana qui n’est pas sans rapports avec l’Odyssée d’Homère.

C’est une variété qui étonne ; les détails sont infinis et les proportions colossales. L’univers croule et une vierge sourit. La tige de l’herbe se balance au bord de l’abîme ; et tous les dieux de l’enfer et du ciel combattent dans les espaces illimités. Pendant que les Titans dévorent la sphère terrestre, un petit enfant s’avance, une fleur de lotus à la main, et cette fleur les dompte. C’est avec une ingénuité complète que le poète samskrit déroule ce monde de magie ; voici mille instruments de mort, mille chars qui lancent la foudre, des cohortes d’éléphants qui s’élancent à la fois ; près de la terreur extrême, l’extrême pureté des sentiments et du langage ; la laideur dans sa difformité idéale ; la beauté dans ce qu’elle a de plus divin ; et sous les replis mouvants de ces fictions extraordinaires, un esprit symbolique, une perpétuelle allégorie. Le Mahabarata ou grande guerre