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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/303

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La nouvelle nationalité de l’Italie, vouée aux arts qui flattent les sens, n’a point la souveraine gravité des temps anciens. Un génie facile et harmonieux, voluptueux et coloré, s’empare de la muse italienne et lui dicte ses productions. L’étude soutenue de l’antiquité classique se mêle à une grâce efféminée, à un mysticisme énervé, à une mollesse sensuelle, à une ironie fine et épicurienne. Boccace et Pétrarque s’animent d’un persévérant enthousiasme pour la réhabilitation de l’antiquité ; l’un, créateur de la prose italienne, la développe selon le modèle cicéronien ; l’autre ouvre la carrière de la poésie moderne, éclose des mœurs particulières à la nouvelle Ausonie.

Boccace attachait peu d’importance à ces contes agréables qui ont fait son immortalité ; ses contemporains et ses complices l’estimaient surtout comme un savant personnage, auteur de vers latins élégants et de romans chevaleresques, mêlés de mythologie païenne et de théologie catholique. Nous avons cassé cet arrêt. Le narrateur aimable, imitateur des fabliaux et des contes français, l’auteur de légers récits, dans lesquels