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Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/418

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merie, les journaux, les machines à vapeur, les chemins de fer, puissant moteur de la Providence pour la diffusion des lumières, et qui promettent, si je puis m’exprimer ainsi, une naissance d’hommes aux peuples nouveaux. Ici les faits viennent à l’appui de nos espérances ! Voyez l’Amérique des États-Unis échapper à toutes les lois de la science nouvelle. Sa naissance ne date ni de l’âge divin, ni de l’âge héroïque ; elle n’a point à se dégager des chaînes des moines, des abjections des castes, des absurdités de la scolastique. Elle arrive tout droit à l’âge de la civilisation par l’industrie, le travail et la liberté. C’est un grand peuple qui vient de naître, et qui déjà se prépare à hériter du vieux monde !

Toutefois, et je le redis parce qu’on ne saurait trop le redire, ce peuple entré à pleines voiles dans la civilisation, s’y est montré avec quelques marques de barbarie ; il porte l’esclavage dans son sein comme un chancre rongeur. Sur cette terre classique de la liberté je vois deux millions d’hommes réduits à l’état de bétail ; je vois des fers, des fouets, des