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esclaves pour adoucir leurs maux. Ainsi le cerisier partage le triomphe de Lucullus ; ses mains guerrières le présentent au sénat comme le plus beau fruit de la victoire. Ainsi le noyer, l’abricotier, l’amandier et le pêcher passent des champs de la Perse dans ceux de la Grèce, de la Grèce en Italie et de l’Italie en France, marquant dans leur marche les progrès de la civilisation et les conquêtes de l’homme dans les divers climats. Plus tard le framboisier descend du mont Ida pour embaumer nos collines, et les grappes noirs du cassis, qui brillaient au milieu des glaces de la Suède, se mêlent aux grappes vermeilles du groseiller indigène. Enfin l’olivier, le palmier, l’oranger, le figuier, le mûrier arrivent successivement de toutes les parties du monde pour ombrager les champs de la Sicile, de l’Espagne et de la Provence. Heureux le voyageur qui attache son souvenir, je ne dis pas à la découverte d’un arbre précieux, mais à une simple fleur ! J’aimerais mieux être Benezet dans son cercueil, disait un officier américain, que George Washington avec toute sa renommée ! Benezet était le fils d’un pauvre tonne-