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lier, qui, après avoir charmé les souffrances de nos esclaves en leur apprenant la culture du tabac, avait porté la canne à sucre chez les nations barbares des bords du Niger, dans l’heureuse persuasion que la culture de cette plante sur un sol libre en Afrique pouvait satisfaire à nos besoins et par suite briser l’esclavage en Amérique.

Ainsi l’Europe fut embellie et civilisée par les conquêtes des voyageurs. Nos forêts, nos vergers, nos jardins sont l’œuvre de quelques pauvres missionnaires, de quelques marins aventureux ou des savants les plus illustres. Tous sont dignes de notre reconnaissance, depuis Busbeck qui nous donna le lilas jusqu’à Henri IV qui nous donna le mûrier, depuis l’immortel Jussieu qui apporta de Londres, dans son chapeau, le cèdre du Liban qui ombrage aujourd’hui le Jardin du Roi, jusqu’au matelot inconnu qui, en laissant sur nos rivages la pomme de terre cueillie dans les savanes de l’Amérique, délivra le monde de la famine ef fût le bienfaiteur du genre humain !