Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

spectacle qui se déroule au cœur de l’Europe et jusque sous nos yeux. Ici nous voyons les paysans se traîner dans les abjections d’une servitude dont leur corps est la garantie, et cette garantie saisit la femme et l’enfant comme le père ; là les vassaux placés hors du droit commun, sous l’omnipotence du maître, ne peuvent même, pour sauver leur vie, invoquer la justice des tribunaux. Esclaves attachés à la glèbe, ils perdent en naissant le droit de se choisir un état et de disposer de leurs enfants. Pour se marier on les oblige de payer une redevance appelée bedemund, qui comprend la taxe de la femme et de la vache, comme qui dirait un droit de bétail animal et de bétail humain ! tant ces demi-dieux féodaux de notre âge font peu de cas de l’humanité. Et ces choses ne se passent pas en Afrique, sur les bords du Niger ou du fleuve Blanc ; elles se passent chez des peuples chrétiens, en Poméranie, dans la Lausatie saxonne, le Mecklembourg, le Holstein et le Hanôvre. Elles s’étaient évanouies devant les armées de Napoléon, la chute effroyable du vainqueur a tout rétabli !

Terminons ce tableau : Aux États-Unis, le code