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procédés culturaux : maladie et son traitement.

résultats, cependant, parce que quelques pieds, seulement, avaient été traités n’ont pas suffi à porter la conviction dans l’esprit de nos cultivateurs, et c’est à peine si, en 1888 et 1889, on en a vu quelques-uns entreprendre, avec succès du reste, de combattre la maladie.

Pour déterminer cette conviction j’ai, de mon côté, entrepris, dès 1888, des essais étendus qui, je l’espérais, devaient avoir, et qui ont eu, en effet, des conséquences plus étendues. Ceux-ci avaient pour but d’établir, et ils ont en réalité établi, par des chiffres précis, qu’en grande culture, sans qu’il en résulte une dépense disproportionnée au résultat à atteindre, il est aisé de garantir nos récoltes contre les désastres qu’amène le développement de la maladie de la pomme de terre.

Ces essais ont eu lieu, d’une part à la ferme de la Faisanderie, à Joinville-le-Pont (Seine), d’un autre, au domaine de Clichy-sous-Bois (Seine-et-Oise). Je n’y ai employé qu’une bouillie faible, contenant par hectolitre 2kg seulement de sulfate de cuivre et 1kg de chaux (pesée à l’état vif). En limitant ainsi la force de la bouillie, je me suis préoccupé surtout de limiter la dépense. L’expérience a montré que, dans les conditions météorologiques de 1888 et 1889, cette concentration suffisait ; mais quelques insuccès, survenus en 1890, me font penser aujourd’hui que, pour combattre l’influence des saisons pluvieuses, il est préférable d’adopter une teneur de 3kg de sulfate de cuivre et de 3kg de chaux par hectolitre.


En 1888, la maladie n’est apparue qu’au commencement d’août, alors qu’on pensait l’avoir évitée. Le traitement, par suite et à tort, n’a été appliqué qu’à une culture déjà envahie ; il a été curatif et non préventif.

Un hectare entier de Richter’s Imperator a été, à la ferme de Joinville, largement arrosé de bouillie, à l’aide d’un pulvérisateur ordinaire ; la récolte a été sauvée, elle s’est élevée à 33185kg ; préoccupé, surtout dans ce cas, d’en assurer l’intégrité, je n’avais pas réservé de témoin.

Mais, à Joinville et à Clichy-sous-Bois, d’autres essais, comparatifs cette fois, avaient lieu, qui, à la récolte, m’ont donné les résultats suivants :