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procédés culturaux : maladie et son traitement.

Pris au dépourvu, un peu imprévoyants peut-être, 15 de mes correspondants n’ont fait, pour prévenir ou arrêter la maladie, aucune tentative ; 44 au contraire se sont attachés à la combattre et, parmi ceux-ci, 34 ont réussi, 10 seulement ont échoué ; la proportion des insuccès a donc été de 23 contre 77 succès.

C’est dans la région du Nord-Est exclusivement que ces insuccès se sont produits, dans les Vosges, dans la Haute-Marne, dans la Haute-Saône, etc. c’est-à-dire dans une région qui, en 1890, a particulièrement souffert des pluies persistantes qui, pendant les mois de juillet et d’août, ont, même dans la région du Nord-Ouest et du Nord, causé de si vives préoccupations.

En maintes localités les cultivateurs ont vu, dans les départements que je viens de citer, les bouillies cuivriques dont ils venaient d’arroser le feuillage de la pomme de terre enlevées presque-aussitôt par des averses violentes ou des pluies fines prolongées, qui souvent même ne leur ont pas permis de procéder à un deuxième traitement.

C’est dans ces conditions seulement, et elles sont heureusement bien exceptionnelles, qu’on a vu le traitement aux composés cuivriques échouer, ou tout au moins n’assurer à la récolte qu’une garantie incomplète.

Partout ailleurs ce traitement a réussi parmi mes correspondants, vingt-trois l’ont constaté en comparant seulement leurs cultures traitées aux cultures non traitées de leurs voisins ; les premières ont végété indemnes et verdoyantes jusqu’à la maturité. les autres ont rapidement péri. Dix autres ont apporté à la comparaison qu’ils faisaient une précision plus grande, en réservant sur les pièces traitées quelques files non sulfatées comme témoins ; ceux-ci ont pu constater[1] non seulement l’indemnité acquise par leur culture, mais encore cette remarquable augmentation du poids du produit en tubercules sains, que j’ai, pour la première fois, signalées à la suite de mes essais de 1888 et de 1889.

Aux résultats que mes collaborateurs de 1890 ont fait connaître,

  1. Bulletin de la Société nationale d’Agriculture, mars 1891.