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COEUR-DE-PANTHÈRE

— Jérusha ! s’écria-t-il enfin ; vous êtes un rude ! touchez-là, mon homme.

— Eh bien ! croyez-vous que je pourrais me tirer d’affaire avec un Indien ? demanda paisiblement le vieux John.

— Copieusement ! je vous le dis. Oh ! oui, copieusement ! Certes, comme vous y allez ! Mais n’est-ce pas une honte à vous de rester enfermé comme vous l’êtes dans votre cabane, alors que vous devriez courir la montagne, tuant chaque jour votre demi-douzaine de Peaux-Rouges !

— Je ne me permettrai jamais de prendre la vie d’un Sauvage sans y être contraint par la nécessité de ma défense personnelle, ou pour le salut d’autrui.

— Mais, puisque nous sommes en guerre, chaque Peau-Rouge est un ennemi.

— J’aurai l’œil sur quiconque se présentera à moi ; à la moindre démonstration hostile, j’agirai en conséquence. Maintenant, dites-moi quel est celui de nous deux qui va retourner au Fort.

— Eh bien ! calculez que ce sera moi. Il n’y a pas un instant à perdre, donc, je pars. Hurrah ! pour le père John, jadis appelé l’ermite, aujourd’hui la terreur des Indiens et le vainqueur de