Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/56

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Manonie était enfin trouvée ; sa chambre était connue ; l’absence de son mari, l’absence des meilleurs soldats du Fort, la faiblesse numérique de la garnison, tout venait d’être révélé à l’audacieux espion.

Il eût peine à retenir le cri de joie qui gonflait sa poitrine.

Son premier mouvement fût de rejoindre ses guerriers et de donner immédiatement l’assaut ; une réflexion l’arrêta : le jour allait se lever dans peu d’heures, trop tôt peut-être pour que les Indiens eussent le temps d’être prêts à l’attaque. Or il ne fallait pas se risquer à un combat douteux qui pût aboutir à une défaite.

D’autre part l’orgueilleux désir de mener tout seul à fin cette sinistre aventure le possédait. En un instant il eut combiné son plan, basé sur ce que le lieutenant Blair venait de dire ; savoir, qu’il sortirait pour faire une ronde s’il entendait le moindre bruit.

Il se rapprocha donc du volet et le cogna doucement, de façon à ce que Manonie ne pût l’entendre, puis il s’étendit par terre vivement. La fenêtre de Blair s’ouvrit brusquement et cet officier demanda « qui va là ? »