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Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/58

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cautions infinies, s’assit sur le bord du lit, et se mit à contempler le lieutenant, qui, certes, ne soupçonnait point le terrible péril auquel il était exposé.

Le Sauvage tira de sa ceinture un couteau long et acéré ; il en essaya la pointe sur le bout de son doigt, et éprouva un mouvement de satisfaction intime en se voyant maître de la situation, en voyant un de ses ennemis mortels complètement à sa discrétion.

Il se redressa de toute la hauteur de sa grande taille et se pencha sur le dormeur en levant son couteau qui jeta, dans l’ombre, un éclair sinistre.

Puis, sa main s’abaissa sans frapper… Le jeune lieutenant souriait au milieu d’un rêve… peut-être son âme, libre pendant quelques instants des liens terrestres, s’était envolée aux régions heureuses où tout est joie, bonheur et amour.

Presque en même temps, troublé par les effluves magnétiques rayonnant autour de l’Indien, son sommeil fut interrompu soudain ; Blair ouvrit les yeux.

En apercevant près de lui cette forme sombre et menaçante, le jeune officier chercha à se