Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/100

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— Il ne désire et n’acceptera rien qui ressemble à une récompense : mais je puis vous dire ce qu’il recevrait avec un plaisir extrême.

— Quoi donc ?

— Une Bible : j’ai été assez heureuse pour lui apprendre à lire cet été, il peut en faire un usage très-satisfaisant pour lui. Vous ne sauriez croire avec quelle ardeur il désirait parvenir à comprendre ce bon livre dont les missionnaires lui avaient parlé. On lui en a donné une copie partielle et grossière qu’il ne manque jamais de prendre avec lui et qu’il porte partout dans ses courses : mais je sais qu’il sera dans le dernier ravissement s’il devient possesseur d’un de ces beaux volumes qu’on trouve dans les librairies des grandes villes. Je ne doute pas que vous n’en ayez avec vous.

L’artiste rougit et balbutia d’un ton embarrassé :

— J’ai honte de vous avouer que je n’en ai pas ici ; mais je saurai bien m’en procurer et ce sera tout ce qu’on peut trouver de splendide.

— Oh !… vous dites que vous n’en avez pas avec vous ?… demanda avec étonnement Maggie, en fixant sur Halleck ses grands yeux bleus, expressifs, empreints d’une affectueuse mélancolie.