Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/101

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— Non,… pas avec moi… Mais j’en ai plusieurs à la maison ! Ce sont des cadeaux de ma mère, de mes sœurs, et de quelques jeunes ladies qui s’intéressent à mon salut.

— Permettez-moi de vous offrir celle-ci, reprit Maggie en lui présentant une bible qu’elle sortit de sa poche : Je ne vous demanderai qu’une seule chose, c’est d’y jeter un coup d’œil de temps en temps. Aucune créature raisonnable ne doit laisser passer un jour sans en lire quelques versets : je n’ose pas vous en réclamer autant ; ce sera lorsque vous le pourrez seulement.

— Je vous le promets, du fond de mon cœur, lui répondit l’artiste en recevant avec respect et courtoisie le don pieux que venait de lui faire sa jeune cousine.

Le ton sérieux, les manières graves et douces de Maggie, le parfum d’ingénuité et de candeur affectueuse qui s’échappait de ses moindres actions, tout en elle avait parlé d’une manière étrange au cœur d’Adolphe. En sa présence, il se sentait moins railleur, moins sceptique, moins fanfaron ; peut-être, s’ils eussent eu, sur le moment, à braver la fureur des Sioux, aurait-il combattu avec un nouveau courage,