Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/160

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— Il s’aperçoit que nous venons à lui, et il juge convenable de suspendre ses signaux.

— Eh bien ! s’il en est ainsi, tournons-lui le dos ; il recommencera son manège.

Les jeunes gens ramenèrent leurs chevaux dans une direction opposée, comme s’ils avaient voulu s’éloigner. Mais lorsqu’ils eurent fait quelques pas, un appel lointain arriva à leurs oreilles : en retournant la tête ils aperçurent un Indien qui étendait vers eux sa couverture blanche.

— Bon ! fit Brainerd ; le voilà furieux de notre prudence, il nous insulte de loin.

— Voyons, que je le lorgne cette fois, comme si je voulais faire son portrait.

À ces mots, l’artiste braqua sur lui son télescope, le regarda attentivement ; puis, baissant soudain son instrument :

— Je parie que je connais cet homme, Will. Qui croyez-vous ?…

— Un Petit-Corbeau, un Nez-Coupé, quelque autre de cette espèce ?…

— C’est Christian Jim.

Au moment où Brainerd, avec un signe d’incrédulité, cherchait à vérifier cette assertion, ils