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Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/164

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— Oui, répondit Brainerd, c’est le galop de leurs chevaux : ils s’éloignent.

— Puissent-ils aller jusqu’en enfer et ne jamais revenir ! soupira sentencieusement Halleck.

Personne ne répondit, la marche continua silencieusement dans la direction de l’ouest. La journée était lourde et brûlante, comme il arrive souvent au mois d’août ; par cette suffocante atmosphère, hommes et chevaux étaient accablés : cependant les jeunes gens, dans leur hâte d’arriver, auraient surmené leurs montures si Christian Jim ne les eût retenus.

— La route est longue, dit-il, les chevaux tomberont.

— Mais pourtant, il nous faut joindre, à tout prix, les pauvres fugitifs, répliqua Brainerd avec une légère disposition à la mutinerie ; ils peuvent avoir besoin de notre secours à chaque instant.

— Je ne le crois pas.

— Mais, au nom du ciel ! Jim, les croyez-vous en sûreté ?

— Ils sont entre les mains du Grand Père ! répondit l’Indien avec une solennité qui impressionna vivement les jeunes gens.