Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/165

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— Nous le savons, Jim, reprit Brainerd après un moment de silence ; mais nous savons aussi que, pour mériter le secours du Tout-Puissant, nous devons, nous-mêmes, remplir nos devoirs et agir courageusement jusqu’à la dernière limite de nos forces.

— Le Grand Père fait ce qui lui paraît le meilleur.

— Parlez-moi d’eux… Que pensez-vous de leur situation, des chances qu’ils ont d’échapper aux poursuites des Indiens ?

— Moi, je les crois sains et saufs. On ne les verra pas s’ils restent cachés dans le bois.

— Mais le charriot avec ses roues, les sabots des chevaux, ont dû laisser des traces profondes et faciles à reconnaître. Les yeux des Hommes-Rouges sont perçants, ils aperçoivent ce qui resterait invisible pour nous.

— Leurs regards sont voilés aujourd’hui par la fumée de l’incendie ; ils voient tout couleur de sang ; ils n’aperçoivent que les scalps des femmes, des babies ; ils ne regardent que le pillage. Le démon est dans leurs cœurs, ils ne savent plus ce qu’ils font.

Jusque-là l’artiste n’avait presque rien dit ;