Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/176

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grande crainte d’attirer l’attention de leurs mortels ennemis, pour commettre une pareille imprudence ; enfin, l’oncle John était trop experimenté pour se départir ainsi des règles d’une précaution sévère.

Jim n’était donc pas sans appréhensions, et, quoiqu’il n’en laissât rien voir, il se sentait agité de sombres pressentiments.

Progressant plus silencieusement qu’une ombre, il glissait au milieu des branches sans froisser une feuille, sans déplacer un brin d’herbe ; l’oreille de son plus cruel ennemi n’aurait pu l’entendre, eût-il rampé à ses pieds.

En arrivant vers le lieu où s’était cachée la famille Brainerd, il s’arrêta et écouta, concentrant toutes ses facultés pour saisir le moindre son. Mais pas une feuille ne remua ; un silence de mort régnait sur toute la nature ; il sembla à Jim d’un funeste augure. Par intervalles un souffle de la brise nocturne planait dans l’air, puis il expirait aussitôt.

Si quelque ennemi se trouvait dans le bois, il dissimulait bien habilement sa présence !

Après avoir avancé encore un peu, il arriva près du foyer demi-éteint. Un seul coup d’œil