Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/211

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que absolu de société convenable dans ce désert m’y oblige.

— Will Brainerd mon fils, sir répondit John ; Adolphus Halleck mon neveu, un Sketcher (dessinateur) distingué qui a fait, en artiste, quelques campagnes de la guerre de cinq ans.

On s’entre salua avec tout le décorum convenable ; les présentations étaient faites régulièrement, on pouvait causer.

Le major s’adressa sur-le-champ à l’artiste.

— Sir Halleck, vous avez beaucoup pratiqué le champ de bataille ? lui demanda-t-il d’un ton qui ne dissimulait point une légère ironie.

Adolphe rougit un peu, malgré son sang-froid habituel :

— Fort peu, major, le troisième coup de fusil tiré à la bataille de Bull-run m’a écorné le bout d’une oreille ; ma foi, comme je n’avais pas précisément une vocation militaire transcendante, j’ai renoncé aux travaux de guerre…

— Et maintenant, mon cousin fait des études sauvages… ajouta malicieusement Will Brainerd : Voici une belle occasion, mon cher Adolphe, de vous renseigner sur les vrais Indiens,